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LA VIE APRÈS L'HORREUR

Dernière mise à jour : 21 août


A l'origine, c'était une falaise. Toute simple. Avec sa végétation. Puis un grand malade mental a décidé, en mars 1942, d'y installer des bunkers pour abriter ses soldats et des casemates pour abriter des énormes canons qui pouvaient atteindre les plages d'Utah et d'Omaha situées à 13 et 9 kilomètres. Ce bel endroit devenu l'enfer sur terre s'appelle la Pointe du Hoc.

Puis les Rangers -the best of the best - sont arrivés. Le début de la fin pour l'occupation allemande.

Depuis, ce lieu est préservé. Pour ne pas oublier. Aussi, des milliers de touristes s'y rendent chaque année pour voir. Car difficile d'imaginer que près de 225 hommes ont dû gravir cette falaise de 30 mètres de haut pour éclater la gueule aux allemands qui avaient investi les lieux ... et le reste de la France. Mais je n'ai pas envie de raconter ici les détails de cette escalade sous les tirs allemands.

Ce que je sais, ce que je constate, c'est que la vie est réapparue là-bas.

Et aujourd'hui, cette falaise est certes grandement fragilisée par l'érosion, la moitié de la Pointe du Hoc s'est d'ailleurs totalement écroulée il y a 2 ans, mais les lapins s'en donnent à coeur joie tout comme les hirondelles.

En entrant dans un bunker, on arrive dans un endroit dépourvu de toute chaleur humaine, de tout confort. C'est moche, sombre, insalubre, lugubre. Mais il y a depuis quelques semaines des "cuicui" qui remplacent le spectre des bombardements et des tirs de mitraillettes.

Dans plusieurs recoins on découvre des nids. Et dans le bunker d'observation, l'affluence des touristes est telle qu'il y a véritablement la queue pour y descendre. Et cette mère hirondelle, qui vole en rasant la tête des gens, qui parfois semble effrayée à l'idée qu'on lui vole ses petits. Depuis dix jours, elle ne quitte pas le bunker. Elle fait des allers retours pour les nourrir, les surveiller. Alors forcément, ça attise encore plus et une fois les quelques marches descendues, les gens s'arrêtent pour écouter et regarder ce magnifique spectacle. Avec mon job, j'y vais chaque jour, parfois même deux fois dans la journée. Il y a une dizaine de jours, on pouvait entendre les oisillons mais ils étaient si petits qu'on ne les voyait pas. Puis je les ai vu grossir chaque jour un peu plus. Avant hier, ils étaient trop serrés dans ce nid. La mère est venue les nourrir une dernière fois et ils ont pris leur envol. Leurs premiers jours de vie n'auront pas été très calmes avec ces milliers de personnes à descendre dans ce bunker.

Il n'y a plus qu'à espérer que le reste de leur vie soit paisible à l'abri de la folie humaine.



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